L’hygiène nasale : les pratiques efficaces contre les maux de l’hiver

Extrait de l’ouvrage « Rhume, otites, rhino-pharyngites… chez l’enfant » d’Hélène Ferran, publié aux éditions Grancher (pages 120-124)

 

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En plus du mouchage, évident quand le nez est encombré, un lavage du nez régulier est un moyen de prévention efficace et sûr pour les enfants, surtout pour les plus petits qui ne savent pas bien se moucher. Il ne faut donc pas attendre qu’un enfant soit encombré pour réaliser un lavage du nez, il s’agit d’une hygiène au quotidien, comme la toilette ou le brossage des dents.

Les lavages du nez font partie d’un domaine de la naturopathie appelé « l’hydrologie ». L’hydrologie rassemble les différentes utilisations de l’eau chaude ou froide : bains, bouillottes, affusions, cataplasmes, enveloppements… ; on y ajoute également l’utilisation des argiles (ainsi que les saunas et hammams pour l’adulte).

Le lavage du nez doit être effectué avec une solution saline isotonique (par exemple du sérum physiologique pour les tout-petits) ou de l’eau de mer isotonique. De nombreuses études ont montré les bénéfices de ces irrigations nasales, aussi efficaces en prévention que pour réduire les symptômes d’un rhume classique. Les enfants dont le nez est ainsi régulièrement lavé sont globalement moins sujets aux infections ORL : ils respirent mieux par le nez, le recours aux médicaments contre la fièvre (antipyrétiques tels que paracétamol ou ibuprofène), aux décongestionnants nasaux et aux mucolytiques est diminué, ainsi que les journées d’absence à l’école1, 2, 3.

 

Irrigation nasale : marche à suivre pour les plus jeunes enfants

L’utilisation de pipettes de sérum physiologique à usage unique est recommandée chez les plus petits (Source : www.ameli-sante.fr, site Internet de la Sécurité sociale.)

→ Allonger l’enfant sur le côté ou sur le dos, et maintenir sa tête sur le côté pour éviter les risques de fausse route.

→ Placer l’embout de la dosette à l’entrée de la narine du haut et appuyer sur la dosette pour la vider entièrement. En même temps, fermer la bouche de l’enfant afin que le sérum ressorte par l’autre narine (celle du bas) avec les sécrétions nasales.

→ Attendre que le bébé (ou l’enfant) ait dégluti correctement.

→ Lui essuyer le nez à l’aide d’un mouchoir jetable.

→ Répéter cette opération pour l’autre narine avec une autre dosette et en couchant l’enfant sur l’autre côté ou en lui tournant la tête.

NB :  Le mouche-bébé est considéré comme moins efficace qu’un lavage de nez effectué de cette manière.

Quand l’enfant sait se moucher, le lavage du nez au sérum reste tout indiqué. L’enfant participera alors activement à l’opération en se mouchant après chaque instillation nasale. Les sprays sont parfois conseillés, mais leur efficacité est moins bonne qu’avec l’instillation de liquide.

 

Il faut apprendre à l’enfant très tôt à se moucher. Plus on tarde, plus cela devient délicat pour lui. Si l’enfant n’arrive pas à se moucher vers 3 ou 4 ans, on peut le lui apprendre par des jeux : on peut par exemple faire le dragon (comme si l’on soufflait des flammes par le nez), éteindre une bougie par le nez, déplacer une plume le plus loin possible sur une table en soufflant par le nez…

Pour le lavage du nez chez les enfants déjà un peu plus grands et qui savent se moucher, l’utilisation d’une lota ou d’un Rhino-laveur Lauly (laboratoires Luchon) est une excellente méthode. Ces récipients permettent d’instiller de plus grands volumes de liquide et de réaliser une irrigation plus régulière du nez et des fosses nasales. Leur utilisation trouve son origine dans les traditions du yoga (jala neti) et de la médecine homéopathique.

Ces méthodes d’irrigation nasale, aujourd’hui largement pratiquées de par le monde, sont efficaces pour traiter les symptômes de la rhino-pharyngite chronique. Elles sont également utiles lors de rhino-pharyngites aiguës, même si dans ce cas elles ne suffiront pas à elles seules. La prévention des infections ORL implique l’utilisation d’une solution saline contenant 2 à 3,5 % de sels4. Un usage quotidien est idéal, mais on peut se contenter d’un lavage hebdomadaire si le nez n’est pas du tout encombré.

 

Irrigation nasale : marche à suivre avec une lota

Précaution : éviter l’irrigation nasale avant de sortir, en particulier s’il fait froid.

Préparation :

→ Mettre dans la lota une cuillerée à café rase (environ 4-5 g) de sel naturel (sel de Guérande, par exemple), et une pointe de couteau de sel de magnésium (facultatif, aussi appelé « nigari », produit marin 100 % naturel). Total des sels = 5 g pour 200 ml d’eau.

→ La remplir jusqu’à l’encolure avec 200 ml d’eau tiède, mais pas chaude (environ 34 °C) et agiter doucement jusqu’à dissolution complète des sels (si besoin, utiliser une cuillère en plastique). Vérifier que la température de la solution est agréable en versant quelques gouttes sur le dos de la main.

Emploi :

→ Se placer debout devant un lavabo, saisir la lota et placer son embout à l’entrée de la narine.

→ Respirer calmement par la bouche. Incliner légèrement la tête du côté opposé à la lota afin qu’un filet d’eau s’écoule naturellement dans le nez.

→ Si l’eau s’écoule dans la gorge ou sur la joue, corriger la position de la tête.

→ Changer de narine à la moitié de la solution et épuiser le contenu de la lota.

Séchage :

Il est indispensable pour éliminer l’humidité interne du nez. Incliner le buste en avant de 90°. Inspirer profondément par le nez puis souffler (toujours par le nez) en inclinant successivement la tête en haut, en bas, à gauche, à droite (en quatre temps), tout en gardant la bouche fermée.

Entretien :

À la suite de son utilisation, la lota doit être nettoyée à l’eau savonneuse, rincée et essuyée. On peut aussi la passer au lave-vaisselle de temps en temps.

 

  1. Fashner J., Ericson K., Werner S., « Treatment of the Common Cold in Children and Adults », American Family Physician, 86, 2, juillet 2012.
  1. Slapak I. et al., « Efficacy of Isotonic Nasal Wash (Seawater) in the Treatment and Prevention of Rhinitis in Children », Archives of Otolaryngology – Head and Neck Surgery, 134, 1, janvier 2008, p. 67-74.
  2. Papsin B., McTavish A., « Saline Nasal Irrigation : Its Role as an Adjunct Treatment », Canadian Family Physician, 49, février 2003.
  3. Achilles N., Mösges R., « Nasal Saline Irrigations for the Symptoms of Acute and Chronic Rhinosinusitis », Current Allergy and Asthma Reports, 13, 2, avril 2013 p. 229-235.

 

 

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