Véritable phénomène de société, la pratique du jeûne attire de plus en plus de français. Cet engouement n’est pas seulement un effet de mode mais aussi le témoin d’un authentique besoin de prendre soin de soi : nécessité de faire une pause pour mettre au repos le système digestif et se ressourcer. Les nombreux bénéfices santé associés au jeûne sont aujourd’hui bien connus et conduisent de plus en plus de monde a tenter l’expérience.
Quels sont les risque de carences durant un jeûne ?
Nombreux sont ceux et celles qui se posent la question des carences lorsque l’on pratique une semaine de jeûne. Dans le cas d’un jeûne de bien-être ne dépassant pas 7 jours, cela ne présente pas de risque, même si les taux de vitamines et minéraux peuvent s’abaisser légèrement.
Il faut d’ailleurs rappeler que l’alimentation moderne peut être source de carences et cela n’est donc parce que l’on mange que l’on évite les carences. Il faudra donc faire attention lors de la reprise alimentaire à consommer des aliments riches en vitamines et minéraux, voire envisager une complémentation dans certains cas particuliers (déminéralisation, sports intensifs, maladies chroniques…).
Au delà de 7 jours, une surveillance médicale est recommandée car cela s’apparente à un jeûne thérapeutique et des carences apparaîtront dans certains cas.
Et si pour vous, arrêter de manger n’est pas envisageable ?
La majorité des personnes que nous avons accompagnées dans un jeûne sont agréablement surprises car elles n’ont pas faim. La sensation de faim physique (le « creux » dans l’estomac) disparaît en 24/48h de jeûne, ce qui n’empêche pas certain(e)s de fantasmer sur la nourriture durant le séjour. Qui avouerait n’avoir parlé que de nourriture durant son jeûne ? Ou d’avoir échangé de délicieuses recettes tout au long de la semaine avec les autres participants ? C’est pourtant souvent le cas, et cela permet de se rendre rendre compte de notre dépendance affective à la nourriture et de sa dimension sociale et culturelle.
Pour mieux comprendre pourquoi nous n’avons pas faim pendant un jeûne, il faut s’intéresser de plus près à la physiologie du jeûne. Pendant un jeûne, le corps se nourrit en effet de l’intérieur en brûlant les graisses (et en en transformant une partie en corps cétoniques, pour le cerveau notamment), c’est ce que l’on appelle l’autolyse. Le jeûne est un programme hérité de nos ancêtres, et le corps s’adapte naturellement dès qu’il n’a plus accès à de la nourriture solide. Le passage en autolyse se fait après 2 ou 3 jours de jeûne et cela passe généralement inaperçu avec une préparation adéquate. Vous continuerez ainsi à avoir suffisamment de « carburant » à disposition, ce qui vous permettra de ne pas sentir la faim tout en profitant des bienfaits du jeûne.
Que se passe-t-il le fameux 3ème jour ?
Si certaines personnes appréhendent de faire un jeûne en raison des inconforts que l’on peut rencontrer au moment du passage en autolyse, elles peuvent être rassurées : ils sont passagers et très variables d’un individu à un autre (fatigue, palpitations, maux de tête, hypotension, langue chargée…) . Ces éventuelles difficultés dépendent aussi du niveau de toxines accumulées, propre à chacun, et de la vitalité du moment pour mener à bien le processus d’élimination. De plus, une bonne hygiène de vie et une préparation alimentaire rigoureuse les semaines précédentes seront aussi 2 points clés pour passer sans encombre en autolyse et éviter les petits désagréments tant redoutés.
Sans nourriture, je n’aurais plus d’énergie ?
« Pendant le jeûne le corps se porte bien, c’est l’âme qui a faim ». Otto Büchinger
Le jeûne hydrique Büchinger est une approche du jeûne développé par Otto Büchinger, médecin allemand, fondateur de la très réputée clinique Buchinger spécialisée dans l’accompagnement du jeûne thérapeutique depuis les années 1950.
Ce type de jeûne comprend un minimum d’apports caloriques (+/- 250 kcal/j) provenant de la consommation de jus et de bouillon de légumes et permet de pratiquer des activités durant la journée. Il est alors facile de faire des balades ou du yoga en douceur, parfois jusqu’à 3h ou 4h par jour ! Le reste du temps, il faudra évidemment se reposer et éviter les efforts soutenus. Passé le 1er réveil parfois difficile où le corps peine à se mettre en route, les jeûneurs témoignent d’un regain de vitalité, d’une clarification du mental et d’une meilleure gestion des émotions.
Jeûner chez soi ou dans un centre ?
Lorsque l’on jeûne dans un centre, l’accompagnement bienveillant des naturopathes et de l’équipe d’encadrants permet au jour le jour d’adapter son jeûne à ses besoins et à son énergie, et de rester ainsi dans le bien-être.
Bénéficier de l’aide et du soutien de professionnels expérimentés et d’un cadre propice sont les deux principales raisons pour choisir d’être accompagné. Tout est en effet prévu pour réussir son expérience. Jeûner dans un centre est la garantie d’un jeûne serein sans avoir à penser à autre chose.
Jeûner chez soi est possible évidemment, surtout si vous avez déjà jeûné accompagné et que l’expérience s’est déroulée sans trop de difficultés. Cependant, pour un 1er jeûne de plus de quelques jours, cela ne sera pas l’idéal car il faut de préférence prévoir de ne pas ou peu travailler, et s’extraire si possible de sa routine voire de son domicile.
Ces conditions si elles sont prises en compte, favorisent les bienfaits du jeûne. La détente et la relaxation sont en effet essentielles pour relâcher le système nerveux et optimiser la détox. Force est de constater qu’il est possible pour certains de travailler, mais cela sera au détriment de certains bénéfices du jeûne.
Les conditions les plus propices pour un jeûne à la maison ou en centre sont d’avoir le moins possible de choses à prendre en charge , d’être dans une ambiance sécurisante, détendue et cocooning, en pratiquant des activités adaptées, ce qui favorise la détoxification de l’organisme.
Pour conclure, si vous jeûnez chez vous il est préférable d’envisager un jeûne intermittent voire une monodiète pour satisfaire votre envie/besoin de détox.
Le jeûne est-il adapté à tout le monde ?
Outre les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et les adolescents pour lesquels le jeûne ne se pratique pas et est même dangereux, il existe des contres indications qu’il faut connaître avant de se lancer dans l’aventure :
- Anorexie mentale et maigreur
- Grossesse ou allaitement, enfant et adolescent
- Insuffisance hépatique ou rénale
- Hyperthyroïdie en crise
- Artériosclérose cérébrale
- Affection coronarienne et pathologies cardiaques
- Diabète de type I
- Décollement de la rétine
- Ulcère de l’estomac ou du duodénum
- Maladies tumorales
- Troubles psychiatriques (schizophrénie, troubles bipolaires…)
- D’une manière générale, toute pathologie sous médication lourde
Article rédigé par Sébastien Place pour l’Elan Vital – octobre 2020